Préface
de la Bible de l’Épée édition
T.U.L.I.P.E. 2005
Aucun peuple moderne, ne peut se comparer aux
Français pour la richesse et l’antiquité de la littérature biblique
et de ses renseignements inépuisables.
Quelle aspiration salutaire que de voir, en chaque nation,
l’apparition de ce Livre Sacré signaler l’aurore de l’ère
nouvelle du troisième millénaire, et, non seulement du Christianisme
Biblique qui s’apprête a l’apparition glorieuse du Seigneur Jésus-Christ
avec ses élus, mais aussi du destin des nations en étroit rapport
avec l’accueil plus ou moins favorable que rencontre ce Saint Volume.
Les archives historiques nous indiquent clairement la supériorité
intellectuelle et morale des nations qui ont la Bible Authentique des Apôtres,
des Vaudois et des Réformateurs du 16‘’ siècle, qui l’honorent
ou du moins la tolèrent, sur celles qui la proscrivent, la dénaturent
ou la détruisent.
C’est une grande joie de remettre entre les mains du
peuple français, la source et la fierté de son patrimoine spirituel si
longtemps négligé, la Bible de l’Épée des Huguenots, chrétiens
calvinistes de Foi Réformée, qui furent les premiers à coloniser le
Québec dans les années 1540, et qui fondèrent sa ville Capitale en
1608 avec Samuel de Champlain. Cet
héritage glorieux est ce qui fait de nous un peuple distinct dans un
monde spirituellement banqueroute.
La première édition de la Bible de l’Épée remonte à 1540. Elle fut l’œuvre du grand Réformateur français, Jean Calvin, qui révisa la Bible Vaudoise de son cousin, Pierre Robert Olivetan, qu’il publia en 1535 et 1537. Cette révision de Calvin fut imprimée chez Jean Gérard sans autre caractère distinctif que la représentation d’un glaive sur la page titre. De là le nom sous lequel elle est connue comme Bible de l’Épée. Après la mort tragique d’Olivetan, qui fut empoisonné a Rome en 1538, Calvin devint le fidèle administrateur de l’héritage spirituel laissé par son cousin Vaudois à l’Église de Jésus-Christ. Outre l’édition de 1540, celles de 1551 et de 1560, se distinguent par les améliorations apportées par sa main savante, soit à la traduction, soit aux notes marginales. Théodore de Bèze, son collègue à Genève, lui rend ce témoignage { qu’il a diligemment travaillé en la translation française de toute la Bible… qu’il l’a souventes fois, amendée en quelques passages… et nommément, celle du Nouveau Testament, laquelle il a fréquemment revue et conférée avec le texte grec ( le Texte Reçu), autant soigneusement que lui ont permis les continuelles occupations de son office.
La première traduction de la Bible en français
d’après les Textes Originaux Hébreu et Grec, fut publiée à Neuchâtel
par Pierre Robert Olivetan en 1535.
Olivetan fut le premier à utiliser l’expression l’Éternel
pour désigner le nom de Dieu dans l’Ancien Testament.
Ce terme correspond au mot Seigneur dans le Nouveau Testament.
Aucun nom ne devrait être plus populaire parmi les Protestants
de langue française que celui de l’homme modeste, consciencieux et
savant, qui, traduisant le premier les Écritures en Français sur les
Originaux, nous donna le précieux héritage du texte intégral inspiré
de la pure Parole de Dieu. Si
quelqu’un mérite le titre de Père de la Réforme française, c’est
Olivetan . Mais, choses étrange,
son nom même est resté inconnu jusqu’à nos jours.
L’initiative de cette œuvre qui devint la Bible
Officielle de la Réforme française, revient au Synode des Églises
Vaudoises dans sa session du 12 Octobre, 1532.
Cette rencontre historique eût lieu dans la ville de Chamforans
au cœur de la vallée d’Angrogne, où des milliers de Vaudois périrent
atrocement pour leur foi sous l’inquisition papale.
Les Églises Vaudoises y furent tous représentées, incluant
celle de Calabre qui fut presque entièrement exterminée au 14“ siècle.
Les Églises Albigeoises ainsi que les Églises Bohémiennes y
envoyèrent des délégués; ainsi le vœu du Christianisme Marginal était
exprimé. De la part des Réformés,
Guillaume Farel, de descendance Vaudoise, et Antoine Saunier représentèrent
les églises françaises de la Suisse.
Les Églises Vaudoises résolurent de faire une Bible en Français
et d’en faire un présent aux Églises Réformées.
Malgré leur pauvreté, les Vaudois en absorbèrent joyeusement
les frais qui s’élevèrent à plus de 1,500 couronnes d’or.
Ainsi les Vaudois nous transmirent le Livre Sacré qu’ils
avaient reçu de l’Église Primitive.
Les Barbes Vaudois avaient montré à Farel et à Saunier les
exemplaires manuscrits de l’Ancien et du Nouveau Testament en langue
vulgaire, qu’ils conservaient précieusement avec une copie de la
Vestus Itala traduite vers l’an 157 sur les Manuscrits Originaux de
l’Église d’Antioche. Les
deux Réformateurs indiquèrent à l’assemblée que ces exemplaires,
en petit nombre, ne pouvaient servir qu’à peu de gens, et qu’une
traduction ou une révision sur les Originaux, s’imposait pour
l’honneur de Dieu, pour le bien des chrétiens de langue française,
et comme la meilleure arme contre l’erreur et les superstitions de
Rome. La proposition de
Farel et de Saunier fut votée avec enthousiasme. L’homme qui devait exécuter cette décision fut Pierre
Robert Olivetan.
Olivetan avait à sa disposition de nombreux anciens
manuscrits de Lefèvre d’Étaples, dont un de la Vestus Itala ou
Version en Vieux Latin. Il
dit expressément s’être servi de versions latines autres que la
Vulgate. S’il ne précise
pas d’avantage, c’est uniquement par prudence évangélique. Il
consulta aussi la Bible Allemande de Martin Luther, la Teplice Bohémienne,
et la Version Romanche des Vaudois. Pour le texte Hébreu de l’Ancien Testament, il disposait
des trois premières éditions imprimées du Texte Massorétique ( 1488,
1491, 1494 ), dont la troisième fut utilisée par Luther.
Pour le Grec du Nouveau Testament, il avait accès aux quatre
premières éditions du texte d’Érasme de Rotterdam (1516, 1519,
1522, 1527) qui devint connu comme le Texte Reçu.
Olivetan, disposé depuis longtemps pour un tel travail, ne mit
guère qu’une année à s’acquitter de sa tâche, et l’impression
ne prit que quatre mois. Il
date sa Préface des Alpes le 12 février, 1535.
Le Saint Volume fut imprimé à Serrières, près de Neuchâtel,
par Wingles, un imprimeur du premier ordre.
La Bible d’Olivetan fut une nouvelle traduction à partir des
Originaux, et non une révision de la Vulgate Latine comme certains
apostasiés prétendent dans le but de la discréditer.
D’ailleurs, aucun Vaudois n’aurait adopté la Bible de son
ennemi le plus mortel, l’Église Catholique Romaine avec ses idolâtries
et ses fausses doctrines. Par
les labeurs de son travail, Olivetan fut considéré un des fondateurs
de la langue française, entre Rabelais et Calvin, plus près de
Rabelais pour le style, plus près de Calvin pour la pensée.
Adoptée par les Cathares Albigeois et Vaudois, par les
Bohémiens et les Huguenots, la Bible d’Olivetan fut améliorée par
de nombreuses révisions. L’auteur
lui-même en fit une en 1537 avant de mourir empoisonné à Rome.
A part des quatre révisions que Calvin en fit, Théodore de Bèze,
qui publia dix éditions du Texte Reçu Grec, fit une révision de cette
Bible précieuse en 1588. Un
des caractères distinctifs de la Bible de 1588 est de généraliser
l’usage du vocable l’Éternel, qu’Olivétan n’avait introduit
que dans un nombre restreint de passages.
A la fin du 17‘’ siècles, le Synode des Églises Wallonnes confia à David Martin la tâche de mettre au point la Bible d’Olivetan, devenue presque illisible. Pasteur à Utrecht, Martin fit paraître en 1707 une Bible complète avec un texte qui était celui de Genève, “revu sur les Originaux et retouché dans le langage”. Ce fut une des révisions les plus durable du travail d’Olivetan. Malgré les révisions de cette Bible par Pierre Roques en 1736, et par Samuel Scholl en 1746, elle conserva un style assez archaïque, tout comme sa sœur anglaise la célèbre King-James. La Bible Martin, dans sa Version Officielle de 1855, est encore disponible de nos jours chez l’International Bible Association de Dallas au Texas, et utilisée par plusieurs chrétiens de langue française.
Jean Frédéric Ostervald, pasteur à Neuchâtel, fit
publier en 1744, une révision de la Bible de Genève qui représentait
le texte de 1588 de la Bible de l’Épée reprise par Théodore de Bèze.
Ostervald travaillait sur le Texte Reçu Grec et produisit une véritable
traduction révisée. Le
volume se présenta comme ‘la Sainte Bible… Revue et corrigée… par
les pasteurs et professeurs de l’Église de Genève. Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée’.
Il est écrit dans l’Avertissement qui suit le titre : ‘
En conservant la version qui est reçue dans nos églises, il
(Ostervald) y a fait des corrections qui paraissaient nécessaire et
changé des expressions et des manières de parler qui ne sont plus en
usage et qui pourraient causer de l’obscurité’.
Cette indication avec ses termes modestes, caractérise
exactement l’œuvre d’Ostervald.
La Bible sur laquelle fut basée la révision d’Ostervald,
contient dans une de ses premières pages une liste des livres de la
Bible, avec le nombre des versets et chapitres de chaque livre, et au
bas de la liste le total des chiffres. Nous apprenons ainsi que l’Ancien Testament de la Bible
Authentique des Apôtres, des Vaudois et des Réformateurs contient
23,209 versets, le Nouveau Testament 7,958 versets, et la Bible tout en
entier 31, 167 versets.
Depuis, diverses révisions du texte d’Olivetan de la
Bible Ostervald virent le jour. Une
révision fut faite à Lausanne en 1822; une autre par la Société
Biblique de Paris en 1824; une seconde révision par la Société
Biblique de Lausanne en 1836; Matter en fit une révision à Londres en
1849. La Société Biblique de France entreprit en 1868, la révision
de l’Ancien Testament. Cette
révision, œuvre de cinq réviseurs, parut en 1881.
La traduction de certains livres, Job par exemple, était entièrement
nouvelle. A cet Ancien
Testament révisé fut joint le Nouveau Testament de Charles Frossard de
1869. Quoique la révision
de Frossard fut faite sur le Texte Reçu, elle manque de fidélité à
l’original dans plusieurs passages, particulièrement dans Luc 2: 22;
mais elle rapporta toutefois de très grand succès.
Elle fut adoptée par la Mission Baptiste Maranatha et publiée
en 1996 par Bearing Precious Seed dans la ville de Milford en Ohio.
Bonnet et Baup firent une révision de l’Ostervald en 1875, et
une autre en 1885. L’édition
de 1885, vastement supérieur dans sa précision sur les Originaux que
celle de 1996, fut publiée par la Société Biblique Britannique et Étrangère.
La Bible de l’Épée, Version Marginale, édition T.U.L.I.P.E. de l’an 2005, est la révision la plus extensive et la plus précise du texte d’Olivetan jamais entreprise; tellement qu’elle peut être considérée comme une nouvelle traduction. Elle devient par sa précision la Bible préférée des Christiens Souverainistes Séparatistes ou Calvinistes Marginaux. Cette version est marginale de par sa traduction étymologique, et du fait qu’elle est libre des influences et des inclinations des religions et dénominations dites christiennes, ainsi que des impressions et intimidations politiques; choses qui peuvent ternir l’esprit des hommes les plus honnêtes. Prenant pour base le texte de la Bible Ostervald, édition 1996, celui de la Société Britannique et Étrangère de 1885, le texte de la Bible Martin de 1855 et celui de la célèbre King-James, l’Alliance Biblique Marginale place l’importance sur l’exactitude des termes originaux, tout en considérant les différentes nuances qui peuvent s’appliquer dans le contexte qu’ils sont utilisés. A plusieurs reprises, nous avons utilisé des synonymes et des termes modernes qui correspondent aux originaux, pour obtenir une clarté d’expression qui ne se trouve point dans les traductions stéréotypées ou traditionnelles de la Bible. Dans plusieurs passages, notamment dans les premiers chapitres de la Genèse, nous avons utilisé une traduction étymologique contextuelle pour faire ressortir l’aspect spirituel et historique de l’enseignement donné. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire des traductions de la Bible, le Jardin d’Éden devient «l’Enceinte de la Grâce», le mot «arbre» est donné son sens original de «assurance», et le serpent est révélé comme étant «le raisonnement charnel» de la nature humaine. Les Chérubins deviennent «les Voyants» et les Séraphins «les Vigilants». De même, dans le Nouveau Testament, les mots Baptême et Église furent traduit dans leur sens primaire plutôt que secondaire. Toutefois, nous n’avons voulu traduire uniformément le mot Église à travers le texte, de peur d’égarer les lecteurs habitués aux traductions conventionnelles. Selon la signification du contexte dans lequel il est employé, le mot Baptême porte toute une gamme de nuances dans son sens primaire, dont le principal qui est de Consacrer, Consécration, mot dont le sens est : approbation, reconnaissance publique, et d’où nous avons les nuances de : engager, associer, introduire, expier, laver, blanchir, exempter, dispenser, purger, imprégner, etc.; tous en relation avec son sens secondaire de ‘mouiller, humecter, asperger, verser, remplir, plonger, arroser, etc.’ Nous avons donc choisi les termes «Engager et Introduire» dans la majorité des textes pour remplacer celui de «Baptême ou Baptiser». Pour le mot Église, nous avons gardé son sens primaire de «Appeler hors de», le traduisant ainsi «Appel à renaître», particulièrement dans les Évangiles où le sens secondaire de «assemblée» est insuffisant pour représenter l’enseignement du contexte dans lequel il paraît. Dans le N.T., le mot « Seigneur » fut aussi traduit « YAHWEH » ou « Éternel » en certains endroits selon la signification qu’il détient dans sa relation avec l’Hébreu. De même le mot « Saint-Esprit » fut traduit « Sainte Présence » ou « Brillante Présence » en certains endroits, suivant la définition de « Holy-Ghost » retrouvé dans la King-James. Aussi, en plusieurs endroits, le mot Satan fut traduit « adversaire, hostilité, adversité, agresseur », dépendant du contexte; celui de démon par «contradicteur, ‘accusateur»; démons par «contradictions, obstinations, hantises, obsessions»; Géhenne par «angoisse du mépris»; Hadès par «confusion, incertitude, couvert, dissimulé et renfermé»; et celui de Ange fut donné son sens primaire de «messager»; ce qui éclairci davantage la compréhension de certains passages difficiles. Un des changements significatif pour but de précision est que nous avons changé le mot chrétien pour celui de «chrétien». Le fait le plus remarquable de cette édition de la Bible de l’Épée est qu’elle souligne le nom de Dieu «JE SUIS» en lettres capitales et en caractère gras à travers son texte entier, amenant l’évidence irréfutable que le Seigneur Jésus-Christ est le Dieu Tout-Puissant.
Contrairement aux versions modernes tendancieuses
et œcuméniques qui proviennent de la Critique Textuelle Néologique
subtile et subversive de Westcott et Hort, comme la Segond, la Darby, la
TOB, la Jérusalem, la Maredsous, la Bible en Français Courant, et la
Traduction du Monde Nouveau; la
Bible de l’Épée a pour source unique le Texte Massorétique Hébreu
pour l’Ancien Testament, et le Texte Reçu Grec pour le Nouveau
Testament, connu aussi comme le Texte Majoritaire de la famille fidèle
des manuscrits Byzantins, seuls textes intégraux, authentiques, et
inspirés de la pure Parole de Dieu.
Nous avons choisi le texte de Scrivener qui est l’édition
officielle du Texte Reçu. L’Alliance
Biblique
Marginale n’endosse aucun autre texte ou
manuscrits, soit du nouveau texte Byzantin, des Manuscrits de la Mer
Morte, de la Septante mythique ou des Codex Gnostiques.
Aucune estime n’est accordée aux deux manuscrits de la
Septante les plus défectueux et corrompus qui existent, et qui sont la
base du Texte Minoritaire de toutes les versions modernes, à savoir : le Codex Vaticanus et le Codex Sinaiticus, de la famille dénaturée
et polluée des manuscrits Alexandrins. Nous n’avons point honte d’affirmer que la Sainte-Écriture
ou Parole de Dieu «respire de la Sainte-Présence de Christ», c’est
à dire qu’elle est inspirée perpétuellement dans les Originaux,
leurs copies, traductions et versions fidèles; et qu’elle nous fut et
nous sera continuellement préservée providentiellement de génération
en génération par notre Dieu Souverain et Tout-Puissant pour la gloire
de son Nom et de son Royaume.
Plusieurs passages furent traduit en français de la King-James, comparé à l’Ostervald et la Martin, et précisé davantage sur les Originaux. La composition de certaines phrases fut restructurée, réajustée et retouchée, lorsque la nécessité s’imposait pour but de fidélité. La seule autre Bible consultée fut celle de la Peshitta Syriaque retrouvée dans la Bible Lamsa, particulièrement dans les versets de Ps. 22 : 1, 2; Matt. 27 : 46; et Marc 15 : 34 qui supportent les originaux en cet endroit, tous en relation avec Jean 12 : 27. Nous avisons le lecteur que les mots en italiques ne se trouvent point dans les Originaux, mais sont suggéré par le contexte ou les règles de grammaire, ou furent ajouté soit pour éclaircir le sens de la phrase où ils apparaissent, soit pour préciser l’enseignement donné. Par exemple, lorsque l’original parle de Jésus à la troisième personne du singulier ( il ), nous l’avons remplacé par le nom propre de Jésus; de même dans Matt. 9 : 18 « un chef de synagogue », le mot « synagogue » fut ajouté à cause du contexte. Nous avons été soucieux de maintenir la saveur de l’ancienne traduction, tout en rendant la beauté du texte intégral inspiré dans un style simple et moderne, comme une lumière qui brille dans les ténèbres.
« A Christ seul soit la Gloire »
Jean leDuc,
janvier 2005
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